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Fabuloscope

Iliade 1er épisode D'après Homère Conte mythologique Epopée

La Pléiade

Iliade 1er épisode

D'après Homère - La Pléiade Traduction de Robert Flacelière

Conte mythologique Epopée

Thème

La guerre de Troie

Résumé

Le regroupement des navires et de toute l'armée grecque à partir d'Aulis. Arrivée en Troade. La disposition des armées et des lieux. Neuf années de guerre sans victoire décisive. La colère d'Achille à propos de Briséis, sa part d'honneur du butin, confisquée par Agamemnon.

Notes

Le 1er épisode englobe les chants 1 et 2

Public

Grands enfants, Ados, Adultes

Dates des narrations

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Iliade 1er épisode

Les princes et les rois de tous les petits royaumes de la Grèce sont ligués par le serment qu'ils ont prêté jadis au père d'Hélène. Ils ont juré de défendre le mari d'Hélène, s'il subissait un tort. Ils doivent donc venir au secours de Ménélas dont l'épouse a été enlevée par le jeune Parîs. Ils décident de partir en guerre contre la cité de Troie, pour reprendre Hélène, et, en représailles, de détruire totalement la ville. Dans toute la Grèce les chefs préparent leurs armées : cavaliers, archers, fantassins, porteurs, l'arsenal des armes, les vivres, les chars, chevaux, mulets et puis les navires et les rameurs. Car il faut gagner la région de Troie, la Troade, par bateaux. En effet, c'est de l'autre côté de la mer Egée. Plus d'un millier de navires, cinquante mille hommes en tout, se regroupent à Aulis, attendant là des vents favorables pour la traversée.
Le frère de Ménélas, Agamemnon, est nommé commandant en chef de tous les Grecs. Il est entouré de valeureux guerriers : parmi eux, Achille est le plus fort. Il y a aussi l'ingénieux Ulysse, l'homme aux mille ruses, le vieux Nestor, toujours de bon conseil, le redoutable Ajax et bien d'autres. Bien sûr, Ménélas fait parti de l'expédition pour reprendre Hélène, son épouse.

Les vents devenus favorables permettent enfin une navigation sans histoire. Arrivés aux abords de Troie, les Grecs tirent leurs navires sur le rivage et installent leur campement : ils montent des tentes et construisent des baraques qu'ils garnissent d'étoffes et de tapis à l'intention des chefs. Devant eux, s'étend une grande plaine. Au loin, la citadelle de Troie entourée de murailles. A l'intérieur se trouve le palais de Priam et de ses fils dont le fameux Pâris. Le plus valeureux d'entre eux, c'est Hector, un vrai héros.
Les Grecs tentent d'assiéger la citadelle. A chaque assaut, les Troyens les repoussent et les poursuivent en direction de la mer, menaçant leurs installations et leurs navires. A chaque fois, ce sont des blessés, Grecs et Troyens, des morts, des chevaux, des débris de chars qui jonchent le champ de bataille.
Ainsi passent des mois, des années. Tantôt ce sont les Grecs qui ont le dessus, tantôt ce sont les Troyens. On ne voit pas l'issue de cette guerre. Voilà si longtemps que cela dure! Neuf ans déjà!
Les Grecs ont saccagé bien des villes et des campagnes alentour. Ils ont nourri leurs troupes grâce aux razzias dans les champs et dans les troupeaux des villages. Ils ont pillé les richesses des petites villes des environs, se sont enrichis de butin. Ils ont enlevé beaucoup de femmes pour en faire leurs esclaves. Ils se sont fait beaucoup d'ennemis, qui, maintenant combattent aux côté des Troyens. Mais les murailles de Troie restent imprenables.

Soudain une dispute éclate dans le camp des Grecs : c'est Achille, le plus courageux, le plus fort de tous, qui s'en prend à Agamemnon, le commandant suprême. L'objet de la dispute, c'est Briséis, une jeune fille capturée dans la région. Elle représente la part d'honneur qui a été attribuée à Achille. Chacun des chefs reçoit une part d'honneur avant que le reste du butin soit distribué entre tous. Mais Agamemnon, lui, a été obligé de rendre sa propre part d'honneur, une autre jeune captive enlevée à son père, le prêtre Chrysès. En effet, Chrysès était le serviteur du temple d'Apollon. Et le dieu avait décidé de frapper toute l'armée grecque d'une épidémie de peste jusqu'à ce que la fille du prêtre soit restituée à son père.
Agamemnon, vexé de devoir céder son bien, prétend se dédommager avec la servante qui est au service d'Achille.
Achille interpelle Agamemnon :
-- Face de chien, sac à vin, tu n'es qu'un lâche au coeur de biche. Parce que tu es le roi des Grecs, tu te crois tout permis. Tu imagines que tu peux m'enlever Briséis, la part que j'ai gagnée au prix de tant de peine. Dans les combats, c'est moi qui fais le principal tandis que toi, tu te réfugies à l'arrière. Toi tu n'es qu'un lâche! Et quand il s'agit de partager, la meilleure part est toujours pour toi. Et maintenant tu veux me dépouiller de ma part et la garder pour toi. Mais Briséis est à moi. C'est moi qu'elle aime! ...Et puis tiens, prends-la donc, puisque tu estimes normal de te servir aux dépens des autres!... Mais je te préviens : pour moi, c'est fini. Continuez à vous battre tant que vous pourrez, mais sans moi. Jusqu'ici, toutes les victoires ont été remportées, grâce à qui?... Grâce à moi, Achille, et à mes soldats, tu le sais. Maintenant, débrouillez vous sans moi.
-- Pars si tu veux, ça m'est bien égal, lui répond Agamemnon. Tu as beau être le plus fort de nous tous, je me passerai de toi. Bien d'autres sont prêts à me seconder et à me rendre hommage. Ta jolie Briséis, elle sera pour moi. Tu sauras ainsi combien je suis plus puissant que toi.
Fou de colère, Achille lève son épée. Il va massacrer Agamemnon. Mais la déesse de la sagesse apparaît derrière lui. Elle lui met la main sur l'épaule. Achille se retourne.C'est la déesse Athéna qui l'incite au calme et à la raison et il remet son épée dans le fourreau.
-- Très bien! Un jour tu le regretteras, quand tes soldats tomberont comme des mouches... Alors là, tu te repentiras d'avoir traité le plus brave des Grecs avec tant de mépris...Agamemnon, je te déteste!

Achille s'éloigne rapidement. Il vient s'asseoir sur le rivage. Il en a gros sur le coeur. Lui, le héros, il a envie de pleurer. Il appelle sa mère, la déesse Thétis. Elle surgit du fond de l'océan, toujours prête à l'écouter et à lui venir en aide. Il lui raconte sa querelle avec Agamemnon :
-- Il faut que ce chef orgueilleux se mette à genoux devant moi et qu'il m'implore de venir sauver les Grecs.
Thétis compatit à l'indignation et à la colère de son fils.
Alors la déesse de l'océan va trouver Zeus au sommet de l'Olympe. Elle le supplie :
-- Accorde l'avantage aux Troyens. Il faut qu'ils écrasent les Grecs jusqu'à ce que Agamemnon répare l'affront fait à mon fils et qu'il le supplie de revenir au combat.
Comme à son habitude, Zeus n'a pas envie de prendre parti, mais il ne peut refuser cette faveur à Thétis. Il accepte - un peu à contre coeur.
La guerre a maintenant gagné l'Olympe, les dieux prennent parti les uns contre les autres. Malgré sa réticence, Zeus a promis de favoriser les Troyens. Aphrodite, évidemment, soutient Parîs. Arès, amant d'Aphrodite, lui aussi est pour Parîs et les Troyens. Héra et Athéna, humiliées par l'épisode de la pomme d'or, sont contre. Et Héra peut se montrer perfide.

Depuis la démission d'Achille, les soldats ne veulent plus se battre. Ils craignent que, sans Achille, les Grecs soient inférieurs aux Troyens. Ils sont démoralisés. Ils ont perdu beaucoup des leurs au cours des combats. Ils ne songent qu'à reprendre leurs navires et à rentrer chez eux, auprès de leur femme et de leurs enfants.
Mais Héra, toujours prête à la vengeance, attise l'orgueil des chefs. Elle les incite à poursuivre le combat. Ils galvanisent à nouveau leurs troupes, leur donnant l'assurance de la victoire. Non, ils ne repartiront pas avant d'avoir repris Hélène et d'avoir rasé les murailles de Troie après l'avoir réduite en cendres.