Iliade 2e épisode Conte mythologique Epopée
La Pléiade
Iliade 2e épisode
La Pléiade Traduction de Robert Flacelière
-Conte mythologique Epopée
Thème
La guerre de Troie
Résumé
Reprise de la bataille. Le défi de Pâris face à Ménélas. Le pacte de paix. Combat singulier entre Pâris et Ménélas. Intervention d'Aphrodite pour sauver Pâris. Pâris se réfugie auprès d'Hélène. Rupture du pacte par Pindare. Retour des combats à l'avantage des Grecs. Hector se rend à Troie. Il demande à sa mère d'intercéder auprès de la déesse Athéna pour sauver les Troyens du désastre. Puis va trouver Pâris . Enfin adieux d'Hector et Andromaque.
Notes
Le 2e épisode englobe les chants 2-3-4-6
Public
Grands enfants, Ados, Adultes
Dates des narrations
- 26/11/2018 - Classe de CM2 Marion Freyssinet 236 rue de Belleville
- 22/01/2009 - Classe de CM2 Antonella école Eugénie Cotton
Iliade 2e épisode
Tandis qu'Achille s'est retiré sous sa tente, le roi Agamemnon donne l'ordre de reprendre la bataille. Tous s'arment à nouveau : les chefs avec leur casque et leur armure, leur lance, leur épée, les archers, l'arc à la main, le carquois sur l'épaule, la foule des fantassins avec leur bouclier et leur javelot, et les chars tirés par deux chevaux. Ils se dirigent vers Troie en bataillons serrés, faisant trembler la terre sous leurs pas et soulevant des nuages et des nuages de poussière.
Hector, le chef troyen rassemble alors ses hommes et les troupes alliées. Ils s'élancent à la rencontre des Grecs en poussant des cris effrayants. On dirait une nuée d'oiseaux fonçant sur une proie. Les deux armées se font face dans la plaine. Du haut des remparts de Troie, Hélène suit le déroulement des opérations. A la demande de Priam, le roi de la cité, trop vieux pour combattre, elle nomme les chefs des bataillons grecs. Car elle les reconnaît : beaucoup étaient parmi ses prétendants.
Soudain un homme s'avance, sortant des rangs de l'armée troyenne. C'est Pâris... Maudit Pâris...Il est beau comme un dieu, une peau de panthère sur les épaules, par dessus sa cuirasse. Il est armé d'un arc, d'un javelot et d'une épée. Il semble lancer un défi avec son air fanfaron.
Dès que Ménélas le voit, il empoigne ses armes et saute de son char, prêt à relever le défi, prêt à engager le combat seul à seul contre Pâris, son rival détesté.
Alors Pâris se place entre les deux armées. Il fait de grands gestes , puis il pointe les pouces vers le bas pour demander l'interruption des combats.
-- Arrêtez! vous tous , Grecs et Troyens. Vous, les chefs, faites asseoir vos soldats. Je vais me battre seul à seul contre Ménélas sous les yeux des deux armées. Grecs et Troyens feront la paix. Les Troyens et leurs alliés recommenceront à vivre en paix et les Grecs retourneront dans leur pays.
-- Hourra! Hourra!
Tous approuvent. Chacun dépose ses armes et son bouclier à ses côtés. Les deux armées sont assises face à face. Il se fait un grand silence.
Alors Ménélas prend la parole à son tour :
-- Ecoutez-moi tous, moi aussi! C'est à moi seul qu'il revient de me battre puisqu'Hélène était ma femme. Les chefs de toute la Grèce se sont ligués pour venger l'affront que m'a causé Pâris et anéantir sa ville maudite. Mais vous avez tous assez souffert. Je vais combattre seul contre Pâris. Nous allons nous battre pour Hélène...Si Pâris me tue, il gardera Hélène et les Grecs s'en iront pour toujours sur leurs navires. Si c'est moi qui tue Pâris, les Troyens me rendront Hélène et ils paieront en plus le prix de l'affront. Mais scellons un pacte de paix et que nul ne le rompe jamais!
On trace sur le sol l'espace où les deux adversaires doivent combattre. On tire au sort pour décider qui portera le premier coup. C'est Pâris. Il attaque avec sa lance. Mais son arme se tord contre le bouclier de Ménélas. Ménélas s'élance à son tour. Sa lance fend le bouclier de Pâris et traverse sa cuirasse jusqu'au flanc. Pâris met un genou à terre. Ménélas l'attrape par son casque à crins de cheval. Il le soulève de terre. Il va sûrement l'achever.
A ce moment, la déesse Aphrodite intervient, invisible, bien sûr. Pâris est son protégé, celui qui lui a donné la pomme d'or. Elle ne veut pas le voir mourir. Alors elle arrache la courroie du casque. Ménélas se retrouve sans comprendre, le casque vide à la main. Mais tête nue, Pâris est à la merci de Ménélas. Aphrodite cache Pâris sous un épais brouillard. Pâris s'éclipse rapidement. Il va rejoindre Hélène, sa bien-aimée dans ses appartements.
Dehors, dans le camp des Grecs tous se mettent à crier :
-- C'est Ménélas le vainqueur! Ménélas, le vainqueur!
Tout à coup, à l'instigation d'Athéna, Pindaros un petit chef troyen, un traître, s'approche de Ménélas. il ajuste une flèche à son arc et blesse Ménélas à la ceinture. Tout le monde peut voir le sang couler.
Le pacte de paix est rompu. Les Grecs crient vengeance et se remettent en ordre de bataille.
Les Troyens font de même et le carnage recommence, attisé par la querelle des dieux. Cris de triomphe et gémissements se mêlent dans ces combats corps à corps. Le sang ruisselle à terre. Grecs et Troyens tombent côte à côte dans la poussière.
Les dieux, eux aussi prennent part au combat. Même Arès, le dieu de la guerre, ami des Troyens, est blessé. De même Aphrodite. Eux ne peuvent mourir. Ce sont des immortels.
Les Grecs sont comme enragés. Dans un premier temps, ils ont l'avantage. A force de massacres sans merci, ils enfoncent les lignes troyennes. Les Troyens sont sur le point d'être vaincus. Hector a conscience du péril qui guette sa ville et la vie de tous ses habitants. Tout en stimulant les Troyens, il se rend à Troie pour demander aux femmes de prier Athéna dans le temple et de lui apporter des offrandes, afin qu'elle épargne aux Troyens les horreurs du massacre et de la défaite. En effet, comme les Grecs, les Troyens vénèrent la déesse. Il rencontre sa mère dans les rues de la ville. Il lui demande d'intercéder auprès d'Athéna. Celle-ci appelle ses servantes qui vont convoquer les Anciennes. Ensemble elles se rendent au temple. Mais Athéna ne veut pas exaucer la prière des Troyennes. Elle est farouchement hostile aux habitants de Troie depuis l'épisode de la pomme de discorde.
Hector se rend ensuite dans les appartements de Pâris, Pâris qui s'est fait cajoler par Hélène tandis qu'au dehors la bataille faisait rage. Hector lui reproche de s'être retiré du combat alors que tous se battent désespérément. Pâris reconnaît ses torts et il promet de revenir au champ de bataille.
Puis Hector se dirige vers sa demeure. Andromaque, sa femme, n'est pas là. Elle est allée sur les remparts, trop inquiète pour rester enfermée dans ses appartements. Alors qu'Hector retourne vers la bataille, sa femme vient à sa rencontre. Derrière elle, une servante tient dans les bras son enfant, son fils chéri, encore tout petit.
Andromaque en pleurs, prend la main de son époux.
-- Reste ici, lui dit-elle. Les Grecs, ces chiens enragés, vont tous foncer sur toi. Ils vont te tuer. Je n'ai plus que toi. Si tu meurs, je ne pourrai plus vivre. Ton fils sera un malheureux orphelin.
-- Je sais tout cela. Mais je ne peux pas être un lâche, bien que toutes mes pensées aillent vers toi, toi qui comptes pour moi plus que tout au monde, et qui si je meurs, seras traînée comme une esclave.
Hector, alors tend les deux bras vers son fils. Mais l'enfant se détourne et se blottit contre sa nourrice. Il est épouvanté par le casque brillant et le panache fait de crins de cheval qu'il voit se balancer en haut du casque. Cela fait rire son père. Hector dépose aussitôt son casque sur le sol et s'adressant aux dieux
-- Faites que sa mère et moi-même nous soyons fiers de lui.
Il prend l'enfant et le met dans les bras de sa mère. Elle, en le recevant pleure et rit à la fois.
Hector embrasse longuement sa femme, puis remet son casque et retourne au combat.
Il est bientôt rejoint par Pâris. Et la bataille se poursuit jusqu'à la nuit.