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Fabuloscope

Iliade 3e épisode D'après Homère Conte mythologique Epopée

La Pléiade

Iliade 3e épisode

D'après Homère - La Pléiade Traduction de Robert Flacelière

Conte mythologique Epopée

Thème

La guerre de Troie

Résumé

La nuit : prise de parole de Nestor / d'Hector. Suggestion de la construction d'un mur par Hector. Orage mauvais présage. Zeus favorise les Troyens. Ils atteignent le fossé : les Grecs sont assiégés. Nuit des Troyens sous le mur de terre. Appel à Achille. Refus.
Les Grecs tentent de repousser les Troyens. Les chefs sont blessés. Hector et les siens franchissent le fossé, s'engouffrent à l'intérieur du camp. Combat autour des navires. Ajax en particulier, se déchaîne. Hector met le feu au premier navire.

Notes

Le 3e épisode englobe les chants 7-8-9-11-12

Public

Grands enfants, Ados, Adultes

Dates des narrations

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Iliade 3e épisode

A la tombée de la nuit les combats s'arrêtent.
Dans chacun des deux camps, on fait rôtir des boeufs après les avoir immolés aux dieux de l'Olympe. Une fois repus, les soldats se reposent; les chefs tiennent conseil.
Dans le camp des Grecs, le vieux Nestor toujours de bon conseil, prend la parole :
-- Négocions une trêve pour récupérer nos morts tombés sur le champ de bataille.
Dans le camp des Troyens, le vieux roi Priam dit :
-- Demain dès l'aube, j'enverrai un messager pour négocier une trêve afin de ramasser nos morts tombés si nombreux sous les remparts de Troie.

Le vieux Nestor ajoute :
-- Nous rendrons hommage à nos morts, comme il se doit : nous les déposerons au sommet d'un grand bûcher et nous recueillerons leurs cendres pour les remettre à leurs proches lors de notre retour en Grèce. Puis nous dresserons un tertre pour célébrer leur mémoire. Enfin, je suggère que, devant ce tertre, nous élevions un mur de terre pour protéger notre camp et nos navires. En avant du mur, tout du long, nous creuserons un fossé profond pour nous prémunir contre une attaque des Troyens.
Dans l'autre camp, le roi Priam ajoute :
-- Une fois l'hommage à nos morts accompli, nous reprendrons la lutte jusqu'au jour où les dieux donneront la victoire à l'un de nos deux peuples.

S'étant mis d'accord, dès l'aube, chez les Grecs comme chez les Troyens, les uns vont amasser du bois pour le bûcher, d'autres se retrouvent dans la plaine de Troie. Ils s'efforcent de reconnaître leurs morts, les entassent sur des chariots, puis les portent sur le feu du bûcher.
Pendant ce temps, tout le reste des Grecs élèvent un mur de terre. On dirait des fourmis qui construisent une fourmilière tant ils sont nombreux et affairés. Ils ménagent des portes pour le passage de leurs chars. Le long du mur, ils creusent un fossé profond dans lequel ils plantent des pieux taillés en pointe pour empêcher les chars ennemis de passer. Au coucher du soleil, tout est terminé.
Ils festoient jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Mais au milieu de la nuit, un orage éclate : Zeus lance sa foudre dans le camp des Grecs. C'est un présage de très mauvaise augure. Tous les Grecs sont épouvantés.

Et en effet, au matin, Zeus prend sa balance d'or, place sur chaque plateau le démon de la mort, celui des armées grecques et celui des armées troyennes. C'est celui des Grecs qui descend, tandis que celui des Troyens monte vers le ciel. Alors, encore une fois, Zeus lance sa foudre et fait résonner le tonnerre sur l'armée des Grecs. Il est bien décidé à favoriser les Troyens jusqu'à ce que le chef des Grecs supplie Achille de revenir au combat, comme le lui a demandé Théthys.
Terrorisés, les Grecs abandonnent le combat. Tous fuient. Ils se retrouvent acculés eux-mêmes dans le fossé, pris à leur propre piège, poursuivis par les Troyens.
Les Troyens atteignent le fossé, Hector en tête. Il se déchaîne comme un lion en furie.
-- A l'assaut! S'ils croient nous arrêter avec leur misérable mur de terre. Nous allons l'abattre comme un château de sable et nous mettrons leurs navires à feu et à sang!
Mais le coucher du soleil oblige à cesser les combats. Pour le moment les Grecs sont sauvés.

La nuit venue, au lieu de rentrer à l'intérieur des murailles de Troie, pour la première fois, les Troyens campent là, sous le mur de terre.
Les Grecs se sentent assiégés dans leur camp, eux qui sont venus assiéger Troie! Chez eux c'est la consternation. Ils entendent les rires et les chants de triomphe de l'autre côté du mur, dans le camp des Troyens. Les Troyens allument des feux et font rôtir des agneaux qu'ils ont fait apporter de la ville. Ils ont fait venir aussi des jarres de vin. Le vent répand la bonne odeur de la viande grillée.

Le sage et vieux Nestor suggère à Agamemnon de faire appel à Achille. Agamemnon accepte de réparer l'affront. Il donnera n'importe quoi pour qu'Achille vienne sauver les Grecs.
On envoie Ulysse, le beau parleur auprès d'Achille :
-- Ecoute, Achille! Un désastre immense se prépare pour nous si tu ne reprends pas les armes. Hector est comme un fou furieux. Il veut mettre le feu à nos navires et nous massacrer tous. Nous allons tous mourir ici, loin de chez nous et de nos familles. Mais si tu le veux, il est encore temps de sauver les Grecs. Agamemnon promet de te rendre Briséis puisque tu l'aimes, et de te couvrir d'or et de cadeaux précieux si tu reviens combattre...Si tu ne peux pas renoncer à ton orgueil et à ta colère contre lui, aie au moins pitié de nous tous. Reprends tes armes. Viens défier Hector! Toi seul peux vaincre ce tigre enragé!
-- N'essaie pas de me convaincre, Ulysse, répond Achille. Je n'ai plus envie de me battre. Je veux rentrer chez moi. Demain je rembarquerai vers la Grèce avec mes deux mille soldats. Je préfère rester vivant plutôt que de mourir couvert de gloire et de richesse. Rien ne vaut la vie.
Achille est inflexible.

Dès l'aurore, Agamemnon exhorte ses troupes :
-- Défendez-vous comme des lions. Il y va de notre sort!
De l'autre côté, Hector donne ses ordres. On voit son casque étinceler partout à la fois.
Les Grecs sortent de leur campement. Ils ont beau se battre comme des lions, ils subissent beaucoup de pertes. Les uns après les autres, les chefs sont presque tous blessés. Parmi eux, Ulysse. Les meilleurs sont hors de combat. C'est la déroute.
Quand Agamemnon , à son tour, est touché au bras par un javelot, Hector et les siens avancent comme une lame de fond et massacrent tous ceux qui sont à leur portée. Le sang coule. Pour les Grecs, il n'y a plus d'espoir. Ils se réfugient derrière leur mur de terre.

Les Troyens descendent de leurs chars et franchissent le fossé à pied. Hector est toujours en tête. Arrivé au mur, il tire les poutres qui étayent le rempart et commence à abattre un pan de mur. Soudain, doué d'une force surnaturelle, il soulève un rocher et fracasse une lourde porte ménagée dans le mur. Il s'engouffre à l'intérieur du camp des Grecs, suivi de ses soldats. D'autres escaladent le mur à moitié démoli.
Les Grecs s'enfuient vers leurs navires. Les Troyens les poursuivent. La bataille se déroule maintenant près des navires.
Hector crie à ses soldats :
-- Grimpez sur les navires! Mettez-y le feu!
Les Grecs se défendent avec l'énergie du désespoir. Ajax, le terrible Ajax saute de la coque d'un bateau à l'autre. Il tue tous ceux qui réussissent à monter ou même à s'approcher des navires. Pourtant, Hector se saisit d'une torche et met le feu à un des bateaux.