Iliade 5e épisode Conte mythologique Epopée
La Pléiade
Iliade 5e épisode
La Pléiade Traduction de Robert Flacelière
-Conte mythologique Epopée
Thème
La guerre de Troie
Résumé
Poursuite et mort d'Hector. Profanation de son cadavre. Lamentations à Troyes.
Hommages funèbres à Patrocle. Le cadavre d'Hector déposé à côté de lui pour venger sa mort, puis traîné autour du "tombeau".
Expédition de Priam, aidé par Hermès. Poursuite de la guerre. Mort d'Achille.
Notes
La 5e étape englobe les chants 22-23-24
Public
Grands enfants, Ados, Adultes
Dates des narrations
- 28/01/2019 - Classe de CM2 Marion Freyssinet 236 rue de Belleville
- 12/02/2009 - CM2 classe d'Antonella Pereira école rue des Lilas
Iliade 5e épisode
Seul Hector attend Achille hors des remparts. Ou il tue Achille, ou bien il mourra, mais au moins il ne sera pas un lâche.
Pourtant quand l'invincible Achille se rapproche, Hector s'enfuit soudain dans une course éperdue. Achille fond sur lui comme un oiseau de proie. Trois fois, ils font le tour de la ville autour des remparts, l'un fuyant, l'autre le poursuivant.
A la manière d'Apollon qui avait créé l'illusion d'un faux guerrier pour maintenir Achille à l'écart de la foule des Troyens, c'est maintenant Athéna qui intervient. Elle veut tromper Hector. Elle-même prend l'aspect de Déiphobe, le frère préféré d'Hector et se place à ses côtés.
"Il vient m'apporter de l'aide", pense Hector.
Alors Hector cesse de courir. Il fait face à Achille. Il lance son javelot. L'arme rebondit sur le bouclier d'Achille. Hector se tourne vers son frère pour lui emprunter sa lance. Déiphobe a disparu comme par enchantement. Hector comprend qu'il a été berné. Il tire alors son épée et bondit sur Achille. Mais, plus rapide, Achille plante sa lance dans le cou d'Hector.
Hector s'effondre dans la poussière. Avant de quitter la vie, il supplie Achille (d'une voix défaillante) :
-- Ne me laisse pas dévorer par les chiens! Rends mon corps à mon père et à ma mère, je t'en supplie!
-- Jamais! Les chiens et les vautours se chargeront de toi, lui répond Achille, tandis qu'Hector exhale son dernier souffle.
C'en est fini d'Hector, le glorieux chef troyen.
Achille arrache sa pique du cadavre puis le dépouille de ses armes. Les compagnons d'Achille, accourant de toute part, viennent lui porter des coups, maintenant qu'ils n'ont plus rien à craindre. Puis Achille attache à son char le cadavre d'Hector par les pieds et le traîne dans la poussière, tout nu, au vu de tout le monde. Il venge ainsi par cet outrage, la mort de Patrocle.
Dans toute la ville, on n'entend plus que cris et sanglots. Plus déchirants que tous les autres sont les cris d'Hécube, la mère du héros. Le désespoir de Priam, non plus, n'a pas de borne. On a peine à le retenir de courir dans la plaine derrière le cadavre de son fils tant aimé.
Entendant ces lamentations, Andromaque, la femme d'Hector, arrive en courant vers le rempart, folle d'inquiétude. Elle aperçoit Hector traîné devant la ville. Les chevaux emportent son cadavre vers les navires des Grecs. Perdant connaissance, elle tombe à la renverse.
Dès qu'il a regagné le camp, Achille ne pense plus qu'à son ami très cher, Patrocle. Il veut avant tout lui rendre les hommages funèbres, entouré de ses soldats, les Myrmidons. Il pose ses mains sur le corps de son ami et pousse une plainte infinie. Tous lui répondent par des pleurs. Près du lit où repose Patrocle, il étend Hector, visage dans la poussière. C'est ainsi qu'il offre à son ami, la vengeance qu'il lui a promise.
Le lendemain, dès l'aurore, tout le camp s'affaire pour préparer l'énorme bûcher sur lequel on brûle le corps de Patrocle. Ensuite on recueille ses cendres dans une urne d'or et on dresse un tombeau près du rivage.
Toujours assoiffé de vengeance, tous les matins, pendant douze jours de suite, Achille attache Hector à son char, et par trois fois il le traîne dans la poussière autour du tombeau de Patrocle. Puis il laisse Hector la face contre terre. Cependant les dieux ont pitié d'Hector : Apollon empêche que sa chair soit abimée et grâce à lui, ses nombreuses blessures sont refermées. Aphrodite, elle, a enduit le corps d'un baume qui lui maintient toute sa fraîcheur.
Inspiré par les dieux, Priam prend une décision : il va se rendre auprès d'Achille, le couvrir de présents afin qu'il consente à rendre le cadavre d'Hector. Sa femme le traite d'insensé : pas de respect ni de pitié à attendre d'Achille, ce tigre enragé qui a tué tant de leurs fils.
Mais Priam est décidé. Il fait atteler des mules qui porteront les cadeaux et un char léger pour lui-même. Seul un vieil homme l'accompagne. Ils sortent de la ville alors que la nuit tombe.
Afin que Priam mène à bien son expédition nocturne - les deux vieillards pourraient se faire attaquer - Zeus envoie son messager, Hermès, à sa rencontre. Hermès prend le vieux roi par la main. Dans un premier temps, il se fait passer pour un écuyer d'Achille. Il propose à Priam de l'escorter jusqu'au campement d'Achille avant de lui révéler qu'il est, en réalité, le dieu Hermès lui-même, envoyé par Zeus. Sa mission accomplie, le dieu remonte dans l'Olympe.
Priam s'approche d'Achille, il lui prend les genoux - c'est ainsi que font les suppliants - il lui baise les mains, et le supplie :
-- Souviens-toi de ton père, Achille. C'est un vieillard affaibli, comme moi, mais il a dans son coeur la joie d'avoir pour fils toi-même encore vivant. Tandis que moi, tous mes fils sont morts et le meilleur d'entre eux, tués par toi. Prends pitié de moi, Achille! Je viens d'oser ce que nul n'a jamais fait : j'ai porté à mes lèvres les mains du meurtrier de mes enfants. Souviens-toi de ton père. Rends le corps de mon fils!
Tandis que Priam se met à pleurer pour la perte de son fils, Achille ne peut retenir ses larmes en pensant à son père privé de l'attention qu'un fils doit à son père vieillissant.
Priam fait décharger les merveilleux présents de la rançon. Achille fait nettoyer le corps d'Hector par les servantes, puis le dépose lui-même sur le char tiré par les mules. Il accorde une trêve de douze jours pour les funérailles d'Hector.
La guerre se poursuit sans Hector. Les guerriers troyens ne sortent plus de la citadelle. Chaque jour les Grecs essaient de donner l'assaut, mais ils ne peuvent rien contre les puissantes murailles de Troie. Dès qu'ils approchent des remparts, les flèches pleuvent sur eux comme la grêle.
Une flèche lancée par Pâris atteint Achille au talon, le seul endroit vulnérable de son corps. Car à sa naissance, pour le rendre invulnérable, sa mère Thétys, la déesse de l'Océan avait trempé son fils dans le Styx, le fleuve des Enfers. Comme elle tenait l'enfant par la cheville, cette partie du corps n'a pas été immergée.
La blessure est mortelle. Les Myrmidons entourent Achille. Ils portent son corps près de leurs navires. Tous ses soldats le pleurent. Toute l'armée des Grecs est en deuil. Sa mère aussi vient le pleurer. On met ses cendres avec celles de Patrocle et on érige un tombeau au bord de l'océan.
Achille et mort, mais sa renommée restera toujours vivante.