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Fabuloscope

Iliade 6e épisode D'après Virgile et Homère Conte mythologique. Epopée

Iliade 6e épisode

D'après Virgile et Homère L'Enéide chant 2 Traduction de Paul Veyne / L'odyssée Chant 4 Traduction de Victor Bérard

Conte mythologique. Epopée

Thème

Fin de la guerre de Troie

Résumé

La guerre n'en finit pas. Ulysse imagine un stratagème : le cheval de bois. Toute la flotte grecque quitte le rivage et se cache à l'abri du regard des Troyens. Ulysse et quatre compagnons se cachent à l'intérieur du cheval. Hélène les éprouve . En vain. On laisse Sinon seul avec la mission de tromper les Troyens. Les Troyens sont partagés : détruire ou conserver le cheval? Laocoon dénonce une ruse des Grecs. Sinon joue la comédie pour tromper les Troyens. Deux serpents venus de la mer étouffent Laocoon, signe pour les Troyens qu'il a offensé Athéna en plantant son arme dans l'effigie soi-disant consacrée à la déesse. Malgré la prophétie de Cassandre on introduit le cheval dans la citadelle. La nuit, Sinon fait signe à la flotte de revenir. Ulysse et ses compagnons sortent, tuent les sentinelles et ouvrent les portes de la ville aux guerriers grecs. Massacre des Troyens. Incendie de la ville. Fin d'Ilion.

Public

Grands enfants, Ados, Adultes

Date de narration

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Iliade 6e épisode

Dix ans déjà! Hector, le chef des Troyens, est mort. Achille, le plus ardent des guerriers grecs est mort, lui aussi. Pourtant la guerre se poursuit. On n'en voit pas la fin!
Hélène, l'enjeu de la guerre, est toujours à Troie, auprès de Pâris, derrière les murailles de la ville. Il semble que les Grecs ne pourront remporter la victoire que s'ils parviennent à s'introduire dans la cité.

Ulysse à l'esprit fertile en ruses, imagine un stratagème : il convoque tous les Grecs et leur expose le plan qu'il a conçu : à l'abri d'une palissade, afin de le dissimuler au regard des Troyens, il fait construire un énorme cheval de bois, aussi haut qu'une tour, creux à l'intérieur. Dans un premier temps, le cheval restera sur le rivage.
Pendant la nuit, les Grecs replieront leurs tentes et remettront leurs navires à la mer. Toute la flotte se regroupera derrière Ténédos, une île toute proche, de sorte qu'on ne puisse pas apercevoir les bateaux depuis Troie. Les Troyens croiront que, découragés, les Grecs ont décidé de renoncer et de rentrer dans leur patrie.

La nuit venue, les Grecs démontent le camp et rembarquent tous sur leurs navires dans un silence et dans un ordre impressionnants. Ulysse se glisse à l'intérieur du cheval avec quatre autres chefs qu'il choisit parmi les plus courageux.
A ce moment, Athéna tente d'amener Hélène à trahir les Grecs, autrement dit à faire échouer le plan. Elle la conduit hors les murs jusqu'au cheval de bois. Voyant cette construction insolite, Hélène est inquiète : que cache le ventre du cheval? Par trois fois, elle en fait le tour en tapant sur le creux et en appelant chacun des héros grecs par son nom en imitant la voix de sa femme. A l'intérieur l'émotion envahit le coeur des hommes. Il s'en faut de peu qu'ils ne sortent ou qu'ils ne répondent. Ulysse les retient à grand peine. Il doit même plaquer ses mains sur la bouche de l'un d'eux jusqu'au moment où, rassurée, Hélène retourne vers ses appartements.
Les Grecs ont confié à Sinon, un des leurs, une mission capitale. Ils l'ont choisi pour ses talents exceptionnels de comédien. On lui attache les mains dans le dos et tandis que tous embarquent sur leurs navires, il accepte de rester seul sur le rivage. On peut lui faire confiance pour bien tenir son rôle de traître.

Au matin, les Troyens voient la plage abandonnée. Ils n'en croient pas leurs yeux. Ils sortent par petits groupes, méfiants d'abord, puis ils s'enhardissent et bientôt ils poussent des cris de joie :
-- Les Grecs sont partis! La guerre est finie!
Certains proposent déjà d'introduire cet énorme cheval à l'intérieur de la ville. Il portera sûrement bonheur à la cité. D'autres, par contre, méfiants, veulent y mettre le feu ou le jeter à la mer.
Le prêtre Laocoon accourt et crie :
-- Malheureux! Ne vous fiez pas à pareille effigie, c'est un piège dressé par les Grecs!
Là dessus il lance un énorme javelot dans une jointure du poitrail du cheval. L'arme se plante et vibre sans toucher aucun des Grecs dissimulés à l'intérieur. Les Troyens en restent là.

Car entre temps, des bergers ont trouvé un homme, nu,mains liées au dos. Ils le traînent vers le roi Priam. En fait, c'est Sinon, chargé par les Grecs de tromper les Troyens. Tout le monde accourt pour le voir.
Priam lui fait détacher les mains puis il l'interroge :
-- Qui es-tu? Comment t'appelles-tu?
-- Je suis grec. Je m'appelle Sinon. J'ai été choisi comme victime pour un sacrifice humain. Je devais être immolé aux dieux afin de procurer aux Grecs un retour favorable dans leur pays. Le sacrifice aurait dû se dérouler juste avant leur départ pendant la nuit, mais peu avant, j'ai réussi à m'échapper et je me suis caché dans un fossé. J'ai vu les Grecs partir sur leurs bateaux et me voilà seul ici, sans défense.
Il fait couler des larmes.
-- Je ne veux plus être grec...
Il a l'air si sincère que les Troyens ont pitié de lui. Non seulement ils lui laissent la vie sauve mais ils l'accueillent parmi eux comme un des leurs.
Ils lui demandent :
-- Que signifie ce cheval de bois?
Ulysse lui a bien fait la leçon.
-- C'est un objet consacré à Athéna, répond Sinon.

Sur ce, survient un prodige : deux énormes serpents de mer sortent de l'océan et se dirigent droit sur Laocoon. Ils entourent d'abord le corps de ses deux fils. Puis c'est le père qu'ils enlacent pour l'étouffer dans leurs énormes replis.
Ensuite les deux serpents rampent vers la ville, s'infiltrent dans le temple d'Athéna et se tapissent au pied de la déesse. Tous pensent alors que la statue du cheval est en effet consacrée à la déesse et que le malheur survenu à Laocoon est un châtiment pour s'être attaqué à cette effigie. Il faut donc offrir cette statue à la déesse afin qu'elle redevienne favorable aux Troyens.
Cassandre, la prophétesse, a beau crier que ce cheval attirera le malheur sur la ville, on la fait taire. En ce jour de joie, on ne veut pas écouter ses prophéties de malheur.
Les Troyens hissent le cheval sur un piédestal muni de roues et le tirent au moyen de cordes. Ils l'escortent par des chants et des danses à travers la plaine jusqu'aux murs de la cité. Là, il faut abattre une partie du mur pour faire entrer cette statue démesurée et élargir un passage pour l'amener jusqu'à la place publique face au temple d'Athéna. On chante, on danse, on boit beaucoup.

La nuit descend. Dans la ville, fatigués d'avoir fait la fête, les citoyens sont profondément endormis. Du haut des murailles, Sinon fait briller une torche dans le noir. C'est le signal à la flotte grecque de revenir attaquer la ville. Les navires, guidés par le clair de lune, accostent à nouveau sur le rivage. Toujours silencieux, les soldats se répandent dans la plaine et se postent au pied des remparts. Sinon ouvre les verrous de bois qui ferment le ventre du cheval. Ulysse et ses compagnons se laissent glisser à terre un à un sur une corde. Ils se jettent sur les sentinelles et ouvrent grand les portes de la ville. Les Grecs assaillent le palais. Ils se répandent dans les rues, dans chaque ruelle, et massacrent les Troyens endormis. Ils pillent tout ce qu'il y a de précieux, emmènent les femmes pour leur servir d'esclaves puis mettent le feu aux maisons et au palais. Les cris et les hurlements couvrent le crépitement des flammes. La ville entière est en feu. Ménélas court chercher Hélène. Elle le suit, à la foi honteuse et soulagée. Très peu de Troyens sortiront vivants de cet enfer.

Le lendemain, il ne reste de Troie qu'un tas de cendres encore brûlantes.
C'est la fin d'Ilion. Une antique cité s'écroule qui, durant tant d'années avait été souveraine. C'est la fin de la cité de Troie.