Fabuloscope

L'Odyssée 4e épisode

Envoyé par Circé, le vent du Nord pousse le navire vers le pays des Morts. L'angoisse grandit chez les marins à mesure qu'ils approchent : on ne revient pas du pays des Morts. Ils se rassemblent autour d'Ulysse, le supplient de renoncer, mais Ulysse leur explique :
-- Si nous voulons retrouver le chemin vers Ithaque, il nous faut consulter le devin Tirésias. Lorsqu'il était vivant, Tirésias était aveugle mais il avait le don de voir l'avenir. Il a gardé ce pouvoir maintenant qu'il est chez les Morts. C'est là que nous allons l'interroger.

Ils atteignent le rivage d'un pays baigné dans une semi obscurité, un pays lugubre. Le soleil n'y pénètre jamais. Tout est silencieux. Quelques cyprès se dressent comme des fantômes.
Ulysse emmène avec lui deux fidèles compagnons. Ils l'aident à creuser une fosse, puis ils égorgent la brebis noire donnée par Circé. Le sang attire les fantômes des Morts, tous avides de reprendre un semblant de vie.

Elpénor apparaît en premier, le jeune compagnon tombé de la terrasse au palais de Circé.
-- Je m'étais endormi complètement ivre, dit-il. J'étais mal réveillé quand tu nous as appelés. Maintenant mon corps gît à terre sans sépulture. Mon âme ne trouve pas le repos. Je t'en supplie, quand tu reviendras chez Circé, enterre-moi!

Tous les Morts se bousculent. Parmi eux, Tirésias. Il reconnaît Ulysse. Il lui dit :
-- Je sais pourquoi tu viens au pays des Morts...Je peux t'affirmer que tu reviendras chez toi à Ithaque. Mais auparavant tu subiras la colère du dieu de la Mer, Poséidon, parce que tu as aveuglé son fils, le Cyclope... Retourne d'abord chez Circé, mais ne t'y attarde pas. Tu arriveras ensuite chez les Sirènes. Evite-les, sinon elles t'entraîneront et tu mourras auprès d'elles. Pense aussi au danger pour tes compagnons. Trouve un moyen pour qu'ils ne puissent pas les entendre...D'autres dangers vous attendent encore : deux écueils, deux rochers. D'un côté habite le monstre Scylla, de l'autre, un autre monstre, Charybde... Puis tu parviendras à l'île de Thrinacie où se trouvent les boeufs du Soleil. Même si vous mourez de faim, ne mangez pas de leur chair. Si vous en tuez un seul et mangez de sa viande, vous ne reviendrez pas vivants... Je te vois revenant seul dans ta patrie, sans tes compagnons...Le destin te permettra de vivre vieux, aimé de ton peuple.
Puis Tirésias se tait.

Alors Ulysse aperçoit l'ombre de sa mère. Il se met à pleurer. Elle était encore en vie lorsqu'il l'a quittée pour Troie.
Elle lui dit :
-- Mon fils bien-aimé! Tu es vivant! Pourquoi viens-tu au pays des Morts? Tu n'es donc pas encore retourné à Ithaque?
-- Je suis venu interroger Tirésias. Depuis la prise de Troie je suis ballotté sur la mer selon les caprices des dieux. Mais dis-moi comment tu es arrivée ici...Mon père est-il en vie?...Ma femme a-t-elle épousé un autre homme?
-- Non, mon fils chéri, Pénélope ne désire épouser aucun autre homme. Elle se désole de ton absence.
Télémaque a grandi. Il te fait honneur. Ton père ne se console pas de ne pas te revoir. Et moi aussi, c'est la tristesse qui m'a menée à la mort.
Ulysse tend les bras vers sa mère, mais il ne peut l'étreindre. Son corps est inconsistant. Il a beau la supplier, elle disparaît parmi la foule des morts.

Il aperçoit encore Agamemnon, mort assassiné par son épouse de retour chez lui, Achille accompagné de son ami Patrocle et tous les soldats tombés à la guerre de Troie.
Puis le brouillard recouvre la fosse. Ulysse rejoint ses deux fidèles compagnons restés un peu à l'écart. Ils regagnent le navire.

Ils remontent à bord et mettent la voile vers l'île de Circé. Dès qu'ils y arrivent, ils recherchent le corps d'Elpénor et l'enterrent avec tous les égards dus aux morts. Circé les régale d'un bon repas.
Ils repartent dès le lendemain. Circé leur envoie un vent favorable;

Ulysse fait part à ses matelots du danger des Sirènes. Circé lui a procuré de la cire d'abeille. Il en garnit les oreilles de ses compagnons afin qu'ils ne puissent pas entendre leur chant. Il leur demande aussi de l'attacher fermement au mât du navire et de ne pas céder même si, près des Sirènes, son corps se tord pour se libérer de ses liens.
Bientôt ils arrivent en vue de l'île des Sirènes. Ce sont des femmes au corps et aux ailes d'oiseaux. Elles cherchent à séduire les hommes par leur chants. Le rivage de leur île est plein de squelettes d'hommes qui n'ont pas pu leur résister.
-- Venez, viens, toi, Ulysse, le plus glorieux de tous les Grecs! Arrête ton navire. Accoste sur nos plages. Ecoute notre voix!
Elles chantent des chants si mélodieux qu'on sent le coeur se fondre.
Ulysse se débat pour rejoindre les Sirènes :
-- Détachez-moi! Je vous en supplie!
Mais ses marins n'obéissent pas à cet ordre. Ils ne délivrent Ulysse que lorsqu'ils sont loin de l'île des Sirènes.

Peu de temps après, ils voient des embruns s'élever comme une fumée. Ce sont les vagues qui cognent contre les rochers avec un grondement sourd. Le navire se trouve à l'entrée d'un détroit. Là se tient le monstre Scylla, un dragon aux gueules de chiens féroces. Les marins sont terrorisés.
Rassemblant tout son courage, Ulysse se poste à l'avant du navire avec son épée. Soudain, d'une caverne, sortent en même temps, six gueules de chiens, des gueules effrayantes. Chacune d'elle saisit un des rameurs, l'arrache du bateau et le fait disparaître dans la caverne.

De l'autre côté du détroit se tient l'autre monstre, Charybde. Il paraît qu'il aspire et rejette l'eau en créant un tourbillon mortel.
Heureusement Charybde ne se manifeste pas.
Au sortir du détroit, la mer est calme...