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Fabuloscope

L'Odyssée 6e épisode d'après Homère Conte mythologique Epopée

L'Odyssée 6e épisode

d'après Homère L'Odyssée

Conte mythologique Epopée

Résumé

La construction du radeau. Le naufrage. La rencontre avec Nausicaa.
Chants 5 et 6

Public

Grands enfants, Ados, Adultes

Dates des narrations

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L'Odyssée 6e épisode

Un peu à contre-coeur, Calypso se résout à favoriser le départ d'Ulysse. Elle lui fournit des outils et l'emmène dans la forêt.
Ulysse prend une hache et va abattre des arbres. Quand il en a abattu suffisamment, il équarrit les troncs pour en faire des poutres. Il les attache entre elles et les recouvre de planches. Puis il fabrique un gouvernail et un mât. A l'avant, une sorte de soute pour les vivres. Enfin il garnit le tour du bateau de planches.
Maintenant bien disposée à l'aider, Calypso tisse pour lui un tissu solide pour faire une voile et elle lui fournit des provisions et quelques douceurs pour le long voyage. Enfin, le présent le plus précieux de tous, elle fait lever sur la mer un doux vent d'ouest.
Après les adieux, Ulysse hisse la voile et son radeau s'éloigne rapidement. Il va ainsi pendant des jours et des jours sans voir de terre. Il essaie d'imaginer ce qui l'attend à Ithaque, à la fois heureux et inquiet. Près de vingt ans se sont écoulés depuis qu'il est parti!

Au matin du dixième jour, il aperçoit une terre. C'est sûrement la dernière étape avant de retrouver Ithaque. Mais au même instant Poséidon le voit. Il en veut toujours à Ulysse d'avoir crevé l'oeil de son fils, le Cyclope : "Non! Ulysse ne verra pas encore le bout de ses peines!"
Poséidon frappe les flots de son trident. Le ciel s'obscurcit, un ouragan se lève, soulevant des vagues énormes.
" La mort n'a pas voulu de moi lors des combats contre Troie, mais je vais être englouti ici par les monstres marins. "
A cet instant une vague gigantesque s'abat sur le radeau...Elle arrache la voile et disperse les planches. Le mât se brise. Ulysse est projeté dans la mer déchaînée. Quand il réapparaît à la surface, à demi suffoqué, il réussit à saisir une poutre et s'y accroche désespérément. Les flots l'entraînent de ça de là, comme un bouchon.
Une déesse compatissante, Ino, se pose près de lui comme une mouette :
-- Abandonne ta poutre, lui dit-elle. Débarrasse-toi de tes vêtements alourdis par l'eau et nage en direction du rivage, sans perdre courage.

La mer se calme. Le vent d'ouest entraîne la houle vers l'île. Ulysse nage pendant deux jours et deux nuits. Bien des fois il se sent à bout de forces, prêt à se laisser couler. Mais le souvenir de Pénélope et de Télémaque est plus fort que son désir d'abandonner.
A l'aurore du troisième jour, il aperçoit des rochers. Sa joie est de courte durée. C'est une falaise qui se dresse comme une muraille. Impossible d'y aborder : le ressac est trop violent. Il nage en suivant la côte, évitant d'approcher de trop près. Soudain derrière une pointe, apparaît l'embouchure d'une rivière. Ulysse pénètre dans l'estuaire, se rapproche de la rive et touche bientôt un fond de sable.
Il se traîne hors de l'eau tout endolori et s'abat parmi les roseaux.
Alors que le soleil se couche, il pénètre dans un bois d'oliviers. Il aperçoit un vieil arbre aux troncs jumeaux qui sortent d'une vieille souche et ménagent entre eux une sorte de niche, déjà tapissée de feuilles. Il se hisse dans cet abri providentiel et glisse dans le sommeil.

Tandis qu'Ulysse dort dans le bois d'oliviers, vaincu par la fatigue, Athéna, sa protectrice, descend de l'Olympe et se rend dans l'île des Phéaciens, au palais d'Alkinoos, le roi de l'île. Elle prend l'apparence de la meilleure amie de la fille du roi et s'adresse à elle pendant son sommeil :
-- Nausicaa, lui dit-elle, qu'est-ce que tu attends pour aller laver le tas de linge sale qui est dans la resserre depuis si longtemps? Demande donc à ton père d'atteler les mules à la charette pour porter les corbeilles de linge. J'irai t'accompagner.
Athéna remonte vers l'Olympe.

Dès son réveil, Nausicaa va trouver son père. Alkinoos donne ses ordres pour qu'on attelle les mules.
Nausicaa et ses servantes arrivent bientôt à la rivière. Elles s'arrêtent sur une plage de graviers fins, détellent les mules et les mettent dans la prairie. Elles lavent le linge dans le courant, le tordent et l'étalent au soleil. Le travail terminé, elles se baignent, puis sortent les provisions.
En attendant que le linge sèche, elles se mettent en cercle et se lancent la balle. Quand le linge est sec, plié, rangé, les mules attelées, elles reprennent leur jeu.

C'est le moment attendu par Athéna. Nausicaa lance la balle à une servante qui la laisse échapper dans le courant de la rivière. Toutes les jeunes filles poussent un grand cri. A ce bruit, Ulysse se réveille. Il descend du creux de l'arbre, cueille un grand rameau de feuillage pour couvrir sa nudité et sort du bois. A la lisière du bois, il apparaît à demi-nu, hirsute, le corps souillé de sel et des embruns de la mer.
A cette apparition, les servantes s'enfuient. Seule Nausicaa, enhardie par Athéna, reste sur place.
Ulysse craint de l'effaroucher, aussi s'adresse-t-il à elle de loin :
-- Qui que tu sois, déesse ou mortelle, accepte mes respects. Je n'ose me jeter à tes pieds, mais je m'adresse à toi en suppliant. Après vingt jours de navigation sans histoire, une tempête a brisé mon radeau et m'a jeté tout nu sur cette île...Dis-moi, quels sont les mortels qui habitent ici? Y a-t-il une ville ou un village?...Peux-tu me donner un lambeau d'étoffe afin que je ne me présente pas tout nu?
Nausicaa lui répond :
-- Tu me parais être un homme de bien. N'aie crainte! Tu es ici chez les Phéaciens. Je m'appelle Nausicaa. Je suis la fille du roi qui gouverne cette île. Je vais te montrer le chemin de la ville.

Elle ordonne à ses servantes d'apporter des vêtements au naufragé. Il va se laver dans une anse au bord du fleuve et s'habille. Athéna lui donne un aspect divin : Ulysse est resplendissant, plus beau, plus grand qu'un simple mortel.
Après une bonne collation, il est temps de rentrer au palais. Nausicaa dit encore à Ulysse :
-- Tu seras notre hôte au palais de mon père. Suis-nous jusque vers les remparts de la ville. Là, arrête-toi à la source, laisse-moi passer devant, et attends un moment que nous soyons arrivées au palais, car je me méfie des qu'en dira-t-on. Tu entreras à ton tour dans la ville et tu n'auras qu'à demander à n'importe qui où se trouve le palais d'Alkinoos.