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Fabuloscope

Midas Réécrit d'après Ovide et Edith Hamilton Conte mythologique

Midas

Réécrit d'après Ovide et Edith Hamilton

Conte mythologique

Thème

La convoitise stupide. Le poids du secret. Le secret dévoilé par les roseaux.

Résumé

Midas recueille Silène, puis le rend à Bacchus. En remerciement, Bacchus accorde un voeu à Midas : de transformer en or tout ce qu'il touchera. Pouvoir funeste, dont Midas demande à être débarrassé. Autre mésaventure : comme il mésestime la musique d'Apollon par rapport à celle de Pan, Apollon l'affuble d'oreilles d'âne. Le coiffeur de Midas ne peut garder le secret.

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Midas

Midas était un roi puissant et riche mais pas très intelligent et surtout très cupide. Il régnait en Phrygie dans une région où l'on cultivait les roses. Son palais était entouré de grandes roseraies et de jardins aux allées fleuries.

Un jour, Bacchus, le dieu du vin, se trouvait aux alentours du palais, escorté d'une troupe d'hommes et de femmes. Silène, un de ses compagnons préférés était un gros vieillard, toujours à moitié ivre. Ce jour-là, Silène était complètement ivre. Il s'est allongé à même le sol et il s'est endormi, tandis que Bacchus et ses compagnons poursuivaient leur chemin. Les jardiniers du roi ont retrouvé Silène profondément endormi parmi les fleurs. Pour se moquer, gentiment, du vieillard ils l'ont couvert de guirlandes de roses et lui ont tressé une couronne de fleurs. Puis ils l'ont réveillé et l'ont conduit devant Midas. Le roi lui a fait bon accueil et lui a proposé de rester au palais. Pendant dix jours ce furent la fête et les réjouissances en l'honneur de Silène. Silène, en échange, racontait des histoires merveilleuses, les chants, les danses effrénées autour de Bacchus et les courses folles à travers les montagnes couvertes de forêts.
Puis Midas l'a fait accompagner afin qu'il puisse rejoindre le dieu Bacchus. Bacchus a été heureux de retrouver son vieux compagnon. Pour remercier Midas, il lui a dit :
-- Fais un voeu. Quel qu'il soit, je te l'accorderai.
Sans réfléchir plus loin que le bout de son nez, Midas lui a dit :
-- Je voudrais que tout ce que je touche désormais se transforme en or.
Bacchus avait prévu ce qui allait se passer, mais il avait promis d'exaucer le voeu de Midas.
-- C'est accordé, lui a dit Bacchus.
Midas a voulu vérifier tout de suite son nouveau pouvoir. Il ramasse un caillou. Le caillou se transforme en or.
Quelle joie! Il touche une rose. Ses pétales deviennent des pétales d'or. Quelle merveille! Il cueille une pomme. Sitôt dans sa main c'est une pomme d'or. Quel bonheur! Bientôt dans son palais tout se couvre d'or.
Mais lorsqu'il s'est mis à table et qu'il a voulu manger, les aliments se sont transformés en or. Lorsqu'il a voulu boire, l'eau s'est transformée en or liquide. Midas ne pouvait rien manger ni rien boire. Il allait mourir de faim et de soif, tout couvert d'or. Il a supplié Bacchus :
-- J'ai eu tort, pardonne-moi. Aie pitié de moi! Délivre-moi de ce pouvoir maudit.
Le dieu Bacchus a eu pitié. Il lui a dit :
-- Remonte le fleuve Pactole jusqu'à sa source et trempe-toi dedans tout entier.
Midas est allé à la source du fleuve et à mesure qu'il se trempait dans la source, l'eau se chargeait de pépites d'or tandis qu'il se débarrassait de ce don funeste.
Depuis ce temps-là, dit-on, on trouve encore de l'or dans le sable du fleuve Pactole.
Et de nos jours, quand on parle de toucher le "pactole", ça signifie "recevoir une bonne somme d'argent".

Quelques années plus tard, le roi Midas a été invité à arbitrer un concours de musique. Apollon, le dieu de la musique, avait relevé le défi de Marsyas. Marsyas était un être bizarre, un satyre. Il avait un corps d'homme, mais des pieds et une queue de bouc. Sa face était barbue et surmontée de cornes de chèvre. C'était le protecteur des bergers. C'est lui qui avait inventé la syrinx, la flûte de roseaux à deux rangées. Et il en tirait de merveilleuses mélodies. Apollon, lui, jouait sur sa lyre d'argent des airs enchanteurs.
A l'issue du concours, tout le monde a déclaré qu'Apollon était le meilleur. Mais Midas a crié bien fort que Marsyas lui était supérieur...
Il aurait mieux fait de se taire, car Apollon, vexé, pouvait se montrer cruel. En effet, il a attaché Marsyas à un pin et l'a écorché vif.
Quant à Midas, il lui a dit :
-- Puisque tes oreilles sont si grossières que tu ne sais pas apprécier la musique raffinée de ma lyre, il te poussera des oreilles d'âne.
Et des oreilles d'âne ont poussé sur la tête du roi. Quelle honte pour Midas!

Afin que personne ne s'en aperçoive, le roi portait toujours un bonnet. Seul le coiffeur qui lui coupait les cheveux connaissait le secret.
-- N'en parle jamais à personne, sinon tu aura la tête tranchée, lui avait dit Midas.

Mais à la longue le secret devenait de plus en plus lourd. Après avoir encore une fois coupé les cheveux du roi en faisant bien attention d'épargner les oreilles, le coiffeur rentrait chez lui par le chemin qui borde la rivière.

Un jour, n'y tenant plus, il a creusé un trou au bord de la rivière. Après s'être assuré que personne ne se trouvait dans les parages, il s'est agenouillé et a enfoui sa tête dans le trou et il a crié par trois fois :
-- Le roi Midas a des oreilles d'âne!
Puis il a rebouché le trou et il est reparti soulagé, sans se retourner.
Mais derrière lui, des roseaux avaient poussé. Au moindre souffle de vent, les roseaux répétaient le secret à tous ceux qui passaient.
Le secret a été vite connu dans tout le royaume. Couvert de honte, le roi Midas s'est enfui de son palais, on ne sait où, car on ne l'a jamais revu.

Légende de la flûte de Pan

Poussé par le désir, Pan (Marsyas) pourchasse la nymphe des forêts Syrinx jusqu'au bord du fleuve Ladon. Voulant lui échapper, elle formule le souhait d'être transformée en roseaux. Pan la rattrape et croit la saisir, mais il ne saisit que des roseaux et non le corps de la nymphe.
Et tandis qu'il pousse des soupirs de tristesse, l'air que son souffle déplace à travers les roseaux produit un son plaintif.
Pan cueille des roseaux de plusieurs tailles, les assemble avec de la cire et en fait la flûte de Pan. Il joue de jolies mélodies pour perpétuer la mémoire de la nymphe.