Strega Nonna ou le chaudron magique Conte alerte. La fin est humoristique. Conte de sorcellerie
Flammarion
Strega Nonna ou le chaudron magique
Flammarion Album
-Conte alerte. La fin est humoristique. / Conte de sorcellerie
Thème
L'apprenti sorcier et le chaudron magique
Résumé
Antonio, le serviteur de Strega Nonna enfreint l'interdiction de se servir du chaudron à cuire les pâtes. Il ignore le rituel final pour arrêter la production des pâtes : 3 baisers en direction du chaudron. Et c'est l'invasion.
Notes
Conte réécrit
Public
Enfants
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Dates des narrations
- 10/01/2022 - CP classe de Caroline Chopin éc. Bretonneau
- 03/01/2022 - CP classe de Véronique école Bretonneau
- 08/10/2014 - Cl. de CPB Camille Verkin
- 07/10/2014 - Cl. de CPA Julia Levallois éc. Eugénie Cotton
- 06/10/2014 - Cl. de CPC Clémentine Vigna éc.Eugénie Cotton
- 13/11/2007 - Classe de CPA Frédérique Maurines éc. Eugénie Cotton
- 14/11/2006 - Classe de CE1 Nathalie Lellouche et Cécile Milon éc. Eugénie Cotton
- 20/10/2005 - Cl. des Grands Magali Montfort Ecole maternelle Léman
Strega Nonna ou le chaudron magique
Il était une fois une vieille dame appelée Strega Nonna, c'est à dire "grand'mère sorcière". Les gens de la ville racontaient toutes sortes de choses à son sujet. Mais tous lui rendaient visite quand ils avaient des ennuis, même les religieuses du couvent car Strega Nonna possédait un don magique : elle pouvait guérir le mal de tête, le mal de dent, une brûlure, une vilaine plaie et bien d'autres maladies grâce à des remèdes secrets. Elle savait même comment se débarrasser des verrues. Elle préparait aussi des potions pour les filles qui cherchaient un amoureux.
Mais Strega Nonna vieillissait : il lui fallait quelqu'un pour l'aider à entretenir sa maisonnette et son jardin. Elle a fait mettre une grande affiche sur la place du village.
Cherche quelqu'un pour travaux de la maison et du jardin.
Nourri, logé. S'adresser à Strega Nonna
Le grand Antonio, qui était pauvre et ne mangeait pas toujours à sa faim est venu lui proposer ses services.
--- Voilà, Antonio, dit Strega Nonna, tu devras balayer la maison et faire la vaisselle, cultiver les légumes, désherber le jardin, surveiller la chèvre et la traire. Et encore chercher l'eau au puits. Je te paierai de trois pièces de monnaie d'argent. Tu coucheras ici et tu seras nourri.
--- Oh! grazie, merci, merci, répondit le grand Antonio.
--- Moi, je me charge de la cuisine, reprit Strega Nonna. Mais écoute bien : il y a une chose que tu ne devras jamais faire, c'est toucher à mon chaudron. J'y tiens beaucoup et je ne laisse personne s'en approcher.
--- Oh, oui! bien entendu, fit Antonio.
Le temps passait ainsi : le Grand Antonio travaillait à la maison et au jardin et il s'occupait de la chèvre. Strega Nonna recevait ceux qui avaient des problèmes de migraine, de maux de dents, et les filles qui ne trouvaient pas d'amoureux. Le Grand Antonio dormait dans un bon lit et mangeait à sa faim.
Un soir alors que le Grand Antoine revenait de traire la chèvre, il entendit Strega Nonna chanter une drôle de chanson. Il se pencha pour regarder par le trou de la serrure et il vit Strega Nonna debout devant son chaudron. Elle chantait :
Fais bouillir l'eau, mon vieux chaudron
Fais cuire les pâtes, que ça soit bon
J'ai faim; c'est l'heure de souper
Prépare de quoi me régaler
Ah! ah! ah oui vraiment
Mon vieux chaudron, t'es épatant!
L'eau se mit à bouillir et en un instant, le chaudron se remplit de pâtes fumantes. Puis Strega Nonna chanta :
Arrête, arrête, mon vieux chaudron!
J'ai ce qu'il faut : c'est chaud et bon.
Tout ça est bien appétissant
Mais arrête-toi maintenant
Ah! ah! merci vraiment
Repose-toi en attendant!
"Quelle merveille, se dit Antonio, c'est un chaudron magique!"
A ce moment-là, Strega Nonna appela Antonio pour le dîner :
--- Tonio, Tonio, à table!
Il se redressa, fit comme s'il n'avait rien vu, rien entendu. Mais il n'avait pas vu qu'elle avait ensuite envoyé trois baisers en direction du chaudron.
Le lendemain quand Antonio alla chercher de l'eau à la fontaine, au milieu de la ville, il parla à tout le monde du chaudron aux pâtes. Mais personne ne croyait à cette histoire. Les gens le traitaient de menteur.
Le grand Antonio se dit en lui-même : "Ils verront bien. Un jour, c'est moi qui ordonnerai au chaudron de cuire des pâtes et je ferai venir tous les habitants de la ville."
Ce jour-là arriva plus vite que prévu. En effet, deux jours plus tard, Strega Nonna dit à Antonio :
--- Tonio, je dois me rendre à la ville voisine pour voir mon amie Strega Amalia. Balaie la maison. Désherbe le jardin .Occupe-toi de la chèvre. Tu trouveras du pain et du fromage dans le garde-manger pour ton déjeuner. Et souviens-toi, il ne faut pas toucher à mon chaudron.
--- Bien entendu! Strega Nonna.
Mais il pensait : "Voilà la bonne occasion!"
Dès que Strega Nonna eut tourné les talons, Antonio se posta devant le chaudron et se mit à chanter :
Fais bouillir l'eau, mon vieux chaudron
Fais cuire les pâtes, que ça soit bon
J'ai faim; c'est l'heure de souper
Prépare de quoi me régaler
Ah! ah! ah oui vraiment,
Mon vieux chaudron , t'es épatant!
Le chaudron se mit à bouillonner et se remplit de spaghettis à la sauce bolognaise.
"C'est merveilleux, fit Antonio. Ah! ah! Ils verront bien si j'ai menti."
Et il se précipita vers la Grand' Place. C'était justement jour de marché. Il y avait plein de monde. Antonio se percha sur le bord de la fontaine et cria :
--- Que chacun aille chercher des fourchettes, des assiettes, des plats, des récipients. Antonio a fait cuire des pâtes et invite tout le monde à les déguster dans la maison de Strega Nonna.
Curieux, tous coururent chez Strega Nonna, munis de fourchettes, assiettes, plats et récipients de toutes sortes. Le chaudron était rempli à ras bord.
Le grand Antonio devenait un héros. Tout le monde criait :
--- Vive Antonio!
Antonio distribuait les pâtes, remplissant assiettes, plats et récipients de toutes sortes. Encore et encore! Il y en avait plus qu'il ne faut pour tout le monde, y compris le prêtre et les religieuses du couvent.
Quand les habitants furent tous rassasiés, Antonio chanta :
Arrête! arrête, mon vieux chaudron!
J'ai ce qu'il faut : c'est chaud c'est bon
Tout ça est bien appétissant
Mais arrête-toi maintenant
Ah! ah! merci vraiment
Repose-toi en attendant!
Mais il n'envoya pas les trois baisers...évidemment.
Sur le pas de la porte, Antonio saluait sous les applaudissements de la foule. Il était si occupé à écouter les compliments qu'il ne remarqua pas que le contenu du chaudron bouillonnait toujours, jusqu'à ce qu'une religieuse s'écrie :
--- Oh la la! Regardez-moi ça!
Les pâtes avaient débordé. Elles se répandaient dans la maison et même au dehors.
Piétinant les pâtes, Antonio se précipita dans à l'intérieur et chanta encore une fois la chanson magique. Mais sans les trois baisers, aucun résultat. Il secoua le chaudron. Les pâtes continuèrent à se déverser. Il attrapa le couvercle, le mit sur le chaudron et s'assit dessus. Les pâtes soulevèrent le couvercle et Antonio avec lui et elles continuèrent à se répandre.
--- Arrête! arrête, mais je te dis d'arrêter. Stop! Stop!
Rien à faire. Les pâtes ne s'arrêtaient pas. Elles auraient recouvert Antonio s'il n'était sorti à grand peine.
Les pâtes passaient déjà par la fenêtre tandis que le contenu du chaudron continuait à bouillonner. Les habitants de la ville s'inquiétaient :
--- C'est pas le tout, Antonio! Tu as su le mettre en marche, arrête-le maintenant!
Antonio chanta encore une fois la chanson magique, toujours sans effet, sans les trois baisers.
Il se mit en colère :
--- Chaudron stupide, imbécile, idiot...(et je vous passe la suite), car Antonio s'est mis à dire des gros mots. Les pâtes avançaient maintenant sur la route et les gens devaient courir pour les éviter.
Le maire déclara le pan d'urgence :
--- Elevez des barricades, construisez des barrages!
Mais les pâtes passaient par dessus. Elles continuaient leur chemin et commençaient à envahir la ville. Les religieuses se mirent en prière dans leur couvent. Les habitants fuyaient en criant :
--- Nous sommes perdus! les pâtes vont recouvrir nos maisons.
Les choses auraient mal tourné si Strega Nonna n'était revenue de voyage. Du premier coup d'oeil, elle comprit ce qu'il s'était passé. Elle chanta la formule magique et envoya les trois baisers. Les pâtes cessèrent de bouillir et d'avancer. La foule s'écria :
--- Oh! grazie, merci, Strega Nonna.
Puis tout le monde se tourna vers Antonio et les hommes se mirent à hurler :
--- A mort! Antonio, à mort!
--- Attendez, fit Strega Nonna. La punition doit correspondre à la faute.
Elle emprunta une fourchette et la tendit à Antonio :
--- C'est bon, Antonio, tu as voulu faire le malin. Mais moi, je veux dormir dans mon lit ce soir. Alors tu vois ce qu'il te reste à faire : mange!
Et c'est ce qu'il fit, le pauvre Antonio.